Sur la scène du Studio Hébertot dans le 17e arrondissement de Paris, on aime parler peinture. Après Un Picasso qui avait enthousiasmé critique et public la saison dernière, c’est au tour d’une autre figure artistique que l’on s’intéresse, Vincent van Gogh. Ou plutôt indirectement, car la pièce Madame van Gogh est dédiée tout spécialement à Johanna van Gogh, la belle-sœur de Vincent et donc la femme de son frère Théodore. L’action se passe peu après la mort du grand peintre et de son mari. Que faire de toutes les œuvres qu’il laisse derrière lui ? Que faire à présent que celui qui vendait les toiles en question, est également dans la tombe ? Van Gogh ne représentait rien pour le monde de l’art à l’époque. Mais sans la détermination de Johanna, il n’en serait sans doute rien resté.
En effet, en 1891, Johanna regroupe les œuvres de son beau-frère dans son petit appartement parisien, où se trouvent également des peintures de Monticelli et Gauguin. Elle s’installe peu après près d’Amsterdam, en emportant le tout avec elle et se remarie quelques années plus tard, sans jamais quitter les peintures de Vincent. Mieux, elle essaie de le faire connaître, en organisant à ses frais, des expositions, dont la plus ambitieuse, en 1905 à Amsterdam, a attiré quelque 2 000 curieux. Avec l’aide de Paul Cassirer, elle va pouvoir organiser d’autres événements de ce type, à Munich, Berlin, Essen, Cologne et même aux Etats-Unis en 1913. Après la Première Guerre mondiale, la cote de Vincent van Gogh s’envole enfin… Johanna a également mis en ordre la correspondance privée entre Théodore et Vincent, éditée en France en 1937, permettant de donner un éclairage aux œuvres de son beau-frère. C’est tout ceci que la pièce retrace. A découvrir jusqu’au 16 décembre.