Dans son espace dédié à la création émergente, le Studio, la Maison Européenne de la Photographie exposera du 4 décembre 2019 au 12 janvier 2020 une série de clichés signée par la britannique Harley Weir.
Si la jeune Harley Weir s’est taillé un succès colossal dans le monde de la mode, avec des images volontairement provocantes, elle puise pour cette exposition dans une inspiration réaliste proche du photojournalisme. Baptisé « Walls », la série présentée prend pour sujet le mur qui sépare Israël de la Palestine. En 2013, Weir a passé plusieurs mois sur cette frontière, saisissant des instants aléatoires de part et d’autre de la paroi de béton. Mue par une envie d’apolitisme et de simplicité du geste, elle a ainsi composé un portrait à la fois révélateur et fragmentaire de la situation sur ce point chaud de la planète.
On trouve là des traces du conflit : barbelés, objets calcinés, graffitis protestataires. Mais aussi des moments de vie quotidienne et quelques paysages capturés dans des lumières troublantes. Et toujours le mur, perçu par la photographe comme « le symbole prégnant […] des divisions de notre monde. » Une expérience dont Harley Weir parle comme d’un « moment décisif, une prise de conscience. »
Harley Weir est diplômée du Central Saint Martin College de Londres et collabore avec de nombreux grands titres de la presse et de l’édition. Elle dit chercher avant tout à « provoquer une émotion… c’est très difficile d’émouvoir les gens. »