Jusqu’au 26 janvier, le Musée Picasso d’Antibes met en avant le travail de Germaine Richier, à l’occasion des soixante ans de sa disparition et de sa toute dernière exposition d’envergure de son vivant, qui avait justement lieu à Antibes, au sein du château. C’est la première fois depuis ces trente dernières années qu’une telle exposition lui est consacrée, depuis la rétrospective qui lui était dédiée à la Fondation Maeght en 1996. Même si l’artiste est souvent représentée lors d’expositions consacrées à ses contemporains. Dernièrement, on se souvient de certaines de ses sculptures présentées lors de l’événement Giacometti, entre tradition et avant-garde au Musée Maillol, ou de Transmission/Transgression au Musée Bourdelle ou encore du Rêveur de la forêt, actuellement présentée au Musée Zadkine.
C’est en 1926 que Germaine Richier a été formée à l’art de la sculpture, à l’école des Beaux-Arts de Montpellier, avant de continuer sa formation auprès d’Antoine Bourdelle, à Paris qui l’avait choisie pour élève favorite. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’exile à Zurich et continuer à laisser libre cours à son imagination, créant des œuvres oniriques, des personnages hybrides, aux jambes de plus en plus fines, jusqu’à ressembler à des pattes d’araignée. De véritables chimères qui feront entrer Richier dans l’ère du surréalisme et sera plébiscitée par de nombreux autres artistes, dont des écrivains, saluant son imagination. Ce n’est pas pour rien que le Musée Picasso a décidé de baptiser cette exposition Germaine Richier la magicienne. Au public de se faire sa propre idée devant ce bestiaire aussi original que précurseur à son époque.