A bientôt 100 ans (le 24 décembre), Pierre Soulages n’en finit plus d’être productif. Et honoré. Le Salon Carré du Musée du Louvre lui a concocté une exposition d’envergure, sans aucune œuvre en regard, jusqu’au 9 mars 2020 et il sera également célébré l’an prochain à New York. En attendant, la rétrospective du Louvre, très attendue, est d’autant plus importante qu’elle est actualisée par l’artiste lui-même, qui a peint trois œuvres (en outrenoir, bien évidemment) cette année pour qu’elles y soient exposées, côtoyant ses premières toiles datant de 1947.
Deux de ces œuvres ont été peintes en août dernier et la troisième, en octobre, au tout dernier moment donc, pour être intégrées dans le catalogue. Elles ont toutes les trois été pensées uniquement pour cette exposition-événement et en fonction de l’espace qui leur était réservées. Il a donc opté très rapidement pour des peintures verticales, dans des grands formats (celle d’octobre est dotée d’une taille imposante de 3,90 m, l’une de ses plus importantes) et dont l’optique est de rappeler certaines de ses œuvres précédentes, comme les vitraux de l’abbatiale de Conques qu’il a réalisés entre 1987 et 1994. Mais l’artiste n’a pas peint sur un escabeau, ce qui aurait été périlleux à son âge vénérable, mais au sol, avec l’usage d’une passerelle pour ne rien abîmer et avec le même pot de peinture acrylique et des outils récurrents dans son travail : une lame, une brosse et un bâton. Pour autant, l’exposition, recouvrant près de 80 ans de travail, ne comporte qu’une vingtaine de peintures emblématiques du maître, qui succède à Chagall et Picasso, dans la célébration de son vivant d’une rétrospective au Louvre.