Jusqu’au 21 mars 2020, la Frac Nouvelle-Aquitaine Méca propose au public de découvrir l’exposition Narcisse ou la floraison des mondes. Il n’y est pas question de mythologie, mais bien de fleurs, ou comment se traduit l’omniprésence des fleurs dans l’art contemporain, dépassant le sujet de nature morte que les siècles précédents ont tant représenté. Autres questions soulevées, quelle est la hiérarchie des genres artistiques et comment fabrique-t-on du vivant industriel. 57 artistes sont ici réunis autour de cette thématique, présentant une centaine d’œuvres, entre photographies, installations parfois monumentales, peintures, sculptures, vidéos, ou encore dessins et collages. Certaines de ces œuvres seront exposées pour la toute première fois et d’autres sont à vocation éphémères, puisque composées de végétaux. On y retrouve des grands noms tels que Jeff Koons, Suzanne Lafont, Bas Jan Ader, Lois Weinberger, Yto Barrada, John Giorno, ou encore Suzanne Husky et Thu-Van Tran.
La première partie est consacrée à la cosmogonie, ou la fleur comme matrice créatrice, voire magique, revêtant pour certains artistes un caractère sexuel ou politique. Dans la seconde partie, c’est Eros qui est mis en avant, avec la fleur symbolisant l’érotisme ou l’hermaphrodisme. Une partie suivie de celle consacrée au « trouble du Printemps », où les fleurs étaient encore des objets dans les œuvres d’art et non des sujets comme aujourd’hui. La partie suivant revient sur les gerbiers et la matière botanique, tandis que celle d’après montre la fleur comme œuvre à part entière, revisitée par les artistes, transformée, diffractée. On se retrouve ensuite dans une dimension écologique et oppressante, avant de s’échapper dans des paradis artificiels ou comment traduire l’idée de « vraie nature ». L’exposition se termine sur des salles où la fleur devient muse onirique, créatrice d’art par elle-même, se mélange au corps humain ou encore se métamorphose en tout autre chose. Une exposition comme un songe, aussi belle que troublante.