Jusqu’au 23 février 2020, le Musée Maillol accueille plus d’une centaine d’œuvres illustrant le courant artistique que l’on a qualifié de « naïf ». Sur les murs : les couleurs et la fraîcheur de Henri Rousseau, André Bauchant, Camille Bombois, ou encore Séraphine Louis.
Parce qu’ils étaient autodidactes, que leurs sujets étaient quotidiens et leur manière enfantine, les peintres dits « naïfs » ont souvent été considérés comme une anecdote dans l’histoire de l’art. Certains critiques ont cependant succombé au charme poétique de leurs œuvres. C’est le cas de Picasso, Breton, Kandinsky, du collectionneur allemand Wilhelm Uhde, ou encore de Dina Vierny, la fondatrice du Musée Maillol. Grâce à eux, ces oubliés de l’académie ont connu une postérité qui ne se dément plus aujourd’hui. L’exposition vise à rendre hommage à ces artistes comme à ceux qui les ont encouragés, notamment pendant la période de l’entre-deux-guerres.
A travers un parcours thématique, l’exposition souligne les qualités picturales des œuvres naïves, mettant en lumière l’inventivité formelle de chaque artiste. Avec beaucoup de didactisme, elle souligne également les liens – parfois involontaires – qui ont pu exister entre ces peintures moquées et les avant-gardes plus chics de leur temps, notamment le surréalisme. Et salue enfin l’esprit de grande liberté qui a prévalu dans la formation de ce courant aussi lyrique qu’hétéroclite. A noter que les œuvres proviennent de nombreuses collections publiques (Musée d’Orsay, Centre Pompidou) ou privées, françaises ou internationales, ce qui confère un caractère exceptionnel à cette exposition.