Art ou provocation ? C’est ce que l’on peut se demander avec ce qui a animé le monde de l’art ces derniers jours, lors de la foire d’art contemporain Art Basel, à Miami Beach. A l’origine de cette polémique, un artiste italien, Maurizio Cattelan, dont l’œuvre Comedian est au centre de toutes les discussions, car il ne s’agit ni plus ni moins que d’une (vraie) banane collée contre un mur blanc, par un morceau de ruban adhésif gris. Une œuvre créée en trois exemplaires, censée symboliser la valeur que l’on donne à nos biens matériels. Les trois étaient d’ailleurs aux enchères et deux d’entre elles ont trouvé preneur, pour la modique somme de 120 000 dollars. Ce n’est pas la première fois que Cattelan fait autant parler de lui. On se souvient d’une sculpture du pape Jean-Paul II écrasé par une météorite (Nona Ora) ou d’un Adolf Hitler pénitent (Him). Ou encore l’incroyable America, des toilettes en or massif d’une valeur de six millions de dollars.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car l’un des acheteurs a failli ne pas pouvoir profiter de sa banane scotchée. En effet, un autre artiste, américain cette fois, s’est livré à une véritable performance en plein Art Basel ce samedi 7 décembre. David Batuna a en effet décollé la banane du mur où elle était fixée et a entrepris de la peler et de la dévorer en public. Il a même donné un nom à ce geste : Hungry Artist, même s’il s’est fait reconduire à la sortie de la foire d’art contemporain, une fois son acte accompli. Mais pas de quoi émouvoir Maurizio Cattelan outre mesure, qui a remplacé le fruit consommé. Art ou non, à chacun d’en préjuger.