Si vous avez organisé vos vacances de Noël outre-manche, vous pourrez peut-être profiter de l’occasion pour découvrir l’exposition consacrée à David Bomberg à la National Gallery de Londres. Visible jusqu’au 1er mars, cet hommage à l’artiste moderniste cherche à retracer le fil de ses inspirations par des toiles de maîtres qui ont influé le peintre dans ses première œuvres et qui ont contribué à à la création de son propre univers. Presque à la manière d’un dialogue, l’exposition joue sur l’inspiration en présentant 55 œuvres de jeunesse de l’artiste, qui portent en elles une contradiction certaine entre le modernisme de Bomberg et le classicisme dont il semble pourtant avoir voulu se défaire.
L’avant-gardiste ne l’aurait donc pas toujours été. C’est ce que cherche en tout cas à dévoiler « Young Bomberg and the old Masters » ou si l’on préfère en français, « Le jeune Bomberg et les Maîtres anciens ». Imaginée en partenariat avec le Tate Museum, l’exposition montre comment, de Michel-Ange et El Greco, l’apparent fossé entre deux mouvements n’est pas si profond. Ainsi, jouxtant son autoportrait dessiné entre 1913 et 1914, c’est le Portrait de Jeune Homme de Botticelli qui vient montrer l’évident hommage. Exposant sa Vision of Ezekiel (1912) la comparaison avec le Titien et son Bacchus et Ariane (1523) se dessine elle aussi quand Le bain de boue (1914) fait écho à Michel-Ange ou Rembrandt. Si David Bomberg revendiquait un rejet du classicisme, il semble que celui-ci ait malgré tout trouvé sa voie dans les inspirations du moderniste.