Jusqu’au 16 mars 2020, le Centre Pompidou met à l’honneur le plasticien Christian Boltanski avec une exposition intitulée « Faire son temps » et dédiée aux liens entre passé, présent, et futur. Un thème que l’artiste conçoit comme le fil rouge de l’ensemble de son œuvre.
Né en 1944 à Paris, reconnu comme l’un des artistes français majeurs des dernières décennies, Christian Boltanski a depuis toujours l’obsession du temps qui passe. Et celle des traces qu’il laisse derrière lui, dans le paysage comme sur les humains. Avec cette exposition en forme de déambulation, deuxième rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou après celle de 1984, il s’attelle à rendre visible l’obsession qui constitue le cœur de son œuvre. Celle de vouloir conserver tous nos instants de vie, toutes nos pensées, tous nos échanges. De la rencontre entre ce désir et son impossibilité matérielle naissent des œuvres où se mêlent image, son, lumière, couleur, avec un souci permanent et remarquable de l’équilibre.
On s’y perd avec un plaisir teinté d’inquiétude. Car le parcours est dense. Séries photographiques, sculptures et écrans, plongée dans les images et les sons… La Galerie 1 du Centre Pompidou se transforme en un paysage changeant où les repères tombent vite. Ce que Boltanski revendique, lui qui fait la part belle à l’incompréhensible. On s’accroche alors au sentiment d’une certaine harmonie : celle d’une sérénité que nous transmet l’artiste, une invitation à faire une lecture personnelle de cet étrange décor. Un passionnant voyage dans la plasticité du temps.