Jusqu’au 26 janvier prochain, le Petit Palais propose de redécouvrir l’œuvre du sculpteur italien du 19e siècle Vincenzo Gemito, à travers une exposition touchante et poignante, Gemito, le sculpteur de l’âme napolitaine. Un artiste à l’œuvre foisonnante, que ce soit à travers la sculpture ou le dessin et souvent à travers des portraits autant de gens du peuple que de grandes figures contemporaines, telles que Verdi. Gemito avait été célébré en France lors de l’Exposition Universelle de Paris de 1878 et il l’est encore de nos jours, avec cet événement qui fera date auprès de ses admirateurs que de celles et ceux qui vont seulement découvrir ses sculptures saisissantes de réalisme.
Il faut dire que l’artiste a gardé en lui tous les aléas de sa vie, lui qui fut un enfant trouvé dans les rues napolitaines et qui finira rongé par la folie. Entre temps, il aura ébloui toute l’Europe de son talent inné, d’abord à Naples, puis dans toute l’Italie, avant que son art ne dépasse les frontières quand il s’installe à Paris à l’âge de 25 ans, où ses œuvres font sensation, ne laissant personne indifférent. Car le sculpteur était à la fois vilipendé et porté aux nues par la critique, sans doute à cause du réalisme avec lequel il décidait de donner vie à ses œuvres. Quand il retourne à Naples, c’est pour continuer à parfaire son art, estimé inclassable, même si l’artiste doit se faire de plus en plus reclus de la société. Pendant des décennies, il se cache, à cause de ses accès de folie, pour mieux revenir avec une sculpture cette fois empreinte d’Antiquité. C’est toute cette vivacité et ces revirements que l’exposition du Petit Palais présente au public. Gemito valait bien cela…