Pionnière des cosmétiques, self-made-woman accomplie à une époque où le cas était rarissime, Helena Rubinstein a été à la fois une industrielle de talent et une amie des arts. Outre ses relations avec des grands noms de la peinture (dont Picasso, Dali, Chagall..) et de la littérature (Colette, Cocteau), elle a aussi monté une collection d’œuvres extra-européenne au début du XXe siècle.
Aujourd’hui dispersés, ces acquisitions provenaient de territoires multiples et bigarrés : les arts Sénoufo, dogon, kota, fang ou baoulé se côtoyaient dans cet unique témoignage de la passion qu’a vouée l’Impératrice de Beauté à ces cultures qu’elle a découvertes par l’entremise du sculpteur Jacob Epstein. Les pièces de cette collection ont trouvé d’autres usages que la décoration : outre l’intérieur de ses propriétés de New York, Londres et Paris, elles ornaient ses salons d’esthétique du monde entier.
À partir de mardi 19 novembre, l’exposition Helena Rubinstein La Collection de Madame se tiendra Galerie Marc Ladreit de Lacharrière au Musée du quai Branly-Jacques Chirac. Scénographié par le Studio Vaste, l’événement est organisé sous la commission d’Hélène Joubert, responsable de l’unité patrimoniale Afrique de l’institution culturelle.
Près de soixante sculptures, portraits et objets d’art témoigneront de l’ouverture d’esprit d’une femme tournée vers le monde bien avant que les arts premiers n’aient la place qu’ils occupent aujourd’hui sur la scène muséographique internationale.