Cinquante ans que ses aficionados français attendaient une exposition dédiée : Hans Hartung va retrouver la place qu’il occupe dans l’Histoire de l’art à l’occasion de la prochaine rétrospective La Fabrique du geste, organisée par le Musée d’Art Moderne du 11 octobre au 1e mars.
Précurseur de l’abstraction, né à Leipzig en 1904, le peintre, photographe et architecte s’est passionné très tôt pour l’histoire de l’art, en revisitant des genres picturaux classiques. Ses toiles de jeunesses se transforment peu à peu en simplifications de tableaux célèbres ne conservant que les couleurs, étalées comme des taches libres. A 18 ans, il réalise ses premières aquarelles abstraites, s’installe ensuite à Paris où il continue d’affiner sa technique, instinctive, se met à la photographie, et connaît une vie assez sinueuse jusqu’à la reconnaissance tardive dont il commenca à profiter dans les années 1960.
Trois cents œuvres tirées du parcours atypique d’un des peintres les plus importants du siècle dernier seront à voir au Musée d’Art Moderne. Revenant sur six décennies de production, la rétrospective approfondit le rapport original d’Hartung aux supports : l’homme, en période de grande précarité, ne créait plus qu’à partir d’encre noire et de papier qu’on lui offrait dans les cafés parisiens.
Modèle d’un Pierre Soulages, Hartung a laissé une documentation considérable pour mieux appréhender ses choix esthétiques. Elle sera en partie visible lors de La Fabrique du geste : journaux, galets peints, carnets, catalogues, affiches et correspondances seront ainsi à disposition du public qui pourra de fait en connaître davantage sur ce titan parfois écarté injustement de l’Histoire de l’Art.
On fêtera à cette occasion le réaménagement du Musée d’Art Moderne, fermé pour travaux pendant plusieurs mois et qui voit ses salles de collections permanentes rénovées.