Légende vivant du pop art, Peter Saul n’avait plus connu d’exposition rétrospective en France depuis près de vingt ans. Une omission corrigée grâce à Pop, Funk, bad Painting and More, à voir à partir du 20 septembre aux Abattoirs à Toulouse. L’événement se tiendra jusqu’au 26 janvier 2020, avant de déménager du côté du Delta, dans la Province de Namur en Belgique.
Réécriture des codes de la peinture d’histoire, l’œuvre de Peter Saul mêle un sens aigu de la fantaisie pop à une attention particulière au chaos du monde. Né en 1934, l’homme devint artiste dans les années 1950, avec des détournements de grandes figures de l’American Way of Life, aussi bien des objets du quotidien que des superhéros.
Après une période parisienne, il devint l’un des précurseurs du courant « funk » en rejoignant la Californie en 1964, mettant en scène des hommes politiques dans des postures ridicules. Ses acryliques évoquaient fréquemment la Guerre du Vietnam, avant que son trait ne se dirige vers le pastiche : il réinterpréta ainsi des toiles célèbres de Picasso ou Rembrandt en y adjoignant des couleurs criardes et en exaltant un certain mauvais goût, en thuriféraire avant la lettre du style « bad painting ».
Une centaine d’œuvres, inédites pour certaines, et des archives, compose l’exposition toulousaine consacrée à l’un des derniers géants de la peinture moderne, au geste éminemment original et politique.