On ne compte plus le nombre d’inventions ou de recettes de cuisine qui sont nées par le fruit du hasard. Il en est de même avec l’art. En témoigne l’exposition très justement intitulée Par hasard, prévue du 18 octobre au 23 février 2020, au Centre de la Vieille Charité et à la Friche la Belle de Mai, deux lieux emblématiques de Marseille. Une exposition organisée par la Ville de Marseille et la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. En guise d’introduction, tout ce qui fait la saveur d’une œuvre d’art, lorsque le hasard s’invite à sa création, lorsque l’accident provoque la petite étincelle qui la transforme en chef d’œuvre, lorsque l’artiste se fait dépasser par cette mystérieuse alchimie née de son imaginaire et d’une part totale d’improvisation indépendante de sa volonté. Une tache, une ligne déviée de sa trajectoire, le hasard ne prévient pas et c’est bien mieux comme ça.
De Vinci, déjà en parlait dans son Traité de la peinture, enseignant que les taches, les fissures ou autres imperfections, pouvaient donner naissance à des paysages ou des scènes d’anthologie. C’est le cas avec les artistes présents pour cette exposition en deux parties et deux lieux, étonnante, organisée de manière chronologique. On part des Monotypes de Degas au Taches de Victor Hugo, pour arriver aux Lignes réparties au hasard de François Morellet ou au Nombre et Hasard d’Aurélie Nemours. Entre temps, on aura croisé Man Ray, Marcel Duchamp, Salvador Dali, Brassaï ou Yves Klein. Douze sections sont ainsi prévues, allant de l’ordre au désordre, en passant par la rencontre, la poussière, le jeu ou la musique. Autant de terrains d’expérimentation qui permettent au hasard de rentrer dans la piste et de créer, finalement à la place de l’artiste.