Tandis que triomphe actuellement l’exposition consacrée à Toutânkhamon à la Grande Halle de la Villette, des enchères toutes particulières et entachées de polémiques ont eu lieu au début du mois de juillet, avec une tête du célèbre pharaon (sous les traits du dieu Amon), vendue pour plus de 5,3 millions d’euros chez Christie’s (estimée à 4,5 millions d’euros), faisant d’elle la statue d’une tête la plus chère au monde. Et la plus… disputée, tant cette vente a créé une vaste polémique avec Le Caire, qui a exigé la restitution de cette tête en quartzite brun de 28,5 cm de haut et vieille de plus de 3 000 ans. On se souvient d’ailleurs du bruit qu’avait fait la vente d’un buste de ce même Toutânkhamon en 1985.
Tout a été mis en œuvre pour empêcher la vente qui a eu lieu le 4 juillet dernier. Des manifestants égyptiens, munis de pancartes avaient circulé devant la maison Christie’s, l’ambassade d’Égypte au Royaume-Uni avait publié un communiqué indiquant être « désolée que la salle des ventes envisage de conduire une nouvelle vente avec des artéfacts égyptiens ». Quant au ministre des Affaires égyptiennes, il avait déploré une telle vente, arguant que la tête n’avait pas les papiers nécessaires pour être ainsi mise aux enchères. Un argument totalement rejeté par Christie’s, qui a affirmé que tout était en règle et que la tête ne provenait pas d’un trafic illégal. Depuis la découverte du tombeau de Toutânkhamon en 1922, Le Caire tente de tout faire pour rapatrier les objets qui en étaient issus, comme c’est aussi le cas pour la pierre de Rosette du British Museum. Sans succès à ce jour.