Avec L’Oeuvre sans auteur de Florian Henckel Von Donnersmarck (La Vie des autres), qui est sorti ce 17 juillet dernier en salles en deux parties (pour un film global de 3h10), c’est à une biographie déguisée de Gehard Richter à laquelle on assiste, même si ce dernier n’est jamais cité et déguisé sous le personnage principal de Kurt Barnert, incarné par Tom Schilling. Le titre même, L’Oeuvre sans auteur, renvoie aux critiques assassines des peintures de Richter. Ces dernières estimaient en effet que le peintre n’avait aucun point de vue, créant comme cela lui venait, sans aspérité biographique d’après les photos qu’il voyait.
Le film retrace, sur plusieurs décennies, la vie et la carrière du peintre Kurt Barnert, depuis sa visite de la fameuse Exposition dégénérée du régime nazi à sa nouvelle existence en RDA et sa décision de gagner l’Ouest à tout prix. L’Oeuvre sans auteur a concouru aux derniers Oscars dans deux catégories (Meilleur Film étranger et Meilleure Photographie). Et tout comme dans le film, Gerhard Richter a vécu à Dresde, a eu un début de carrière inspiré par la tradition académique des Beaux-Arts de Dresde, avant de peindre des sujets d’après des photographies. « Le film s’attache à la question de savoir comment naît l’art au sens le plus noble du terme. L’art est l’un des plus grands mystères de la créativité humaine. Il n’existe aucune formule permettant d’expliquer pourquoi une œuvre d’art nous émeut, nous choque ou nous fascine », explique le producteur Max Wiedemann. La réponse se trouve peut-être dans les salles obscures…