Souvenez-vous : en 2014, un tableau trouvé sous des vieux matelas, dans un grenier, à Toulouse, avait suscité bien des débats. Cela faisait au moins un siècle que la toile s’y trouvait, dans un bon état de conservation, sans que l’on sache comment elle avait bien pu atterrir là. L’affaire aurait pu être sans importance, si la toile en question n’était pas attribuée à un certain Caravage… Très vite, la découverte affole le ministère de la Culture, les médias et le monde de l’art. Sommes-nous en face du fameux Judith et Holopherne peint par le Caravage en 1607 ? Les experts consultés sont formels, ce serait bien la toile authentique (même si elle aurait pu être corrigée par le peintre flamand Louis Finson), très vite estimée aux alentours de 100 à 150 millions d’euros. Elle est alors classée trésor national, ce qui l’empêche d’être vendue à l’étranger jusqu’en novembre 2018.
La toile devait donc passer par la case enchères, le 27 juin dernier, mais un accord couvert par un engagement de confidentialité (et pour le prix et pour l’identité de l’acheteur) dévoile qu’elle a déjà trouvé preneur et qu’elle va prochainement quitter la France. « Le fait que cette offre provienne d’un collectionneur proche d’un grand musée, a convaincu le vendeur de l’accepter », explique ainsi l’expert Eric Turquin qui avait eu le tableau entre les mains après sa découverte. Un tableau qui avait eu l’opportunité d’être montré à Paris, Londres et New York et qui intéressait de nombreux collectionneurs européens et des musées américains. L’un d’entre eux a-t-il réussi à l’obtenir ?