Longtemps, Dora Maar n’a été pour l’amateur d’art qu’une muse et conquête de Pablo Piccaso. Pourtant, cette fille d’architecte devenue elle-même artiste plasticienne et photographe brilla dans les milieux artistiques parisiens avant sa rencontre avec son peintre d’amant. Elle aura fréquenté l’avant-garde surréaliste et politisée des années folles.
Après les Beaux-Arts et l’académie Julian, elle a lancé en 1930 un atelier de photographie, et connu quelques experts de ce domaine, dont Henri Cartier-Bresson, alors débutant, Brassaï ou encore Sougez. Outre des clichés sociaux et des reportages, elle a notamment réalisé des portraits de personnalités, comme Cocteau, Breton, Eluard (qui lui présenta Picasso), les frères Prévert, Jean-Louis Barrault…
C’est à partir de sa rencontre avec Picasso que sa carrière de peintre débute sérieusement, dans les années 1936-1937. Bien que figurant comme modèle sur plusieurs tableaux de l’illustre artiste, elle s’émancipe en tant que plasticienne.
Cinq cents œuvres et documents la concernant seront à retrouver dans la galerie 2 du centre Pompidou à partir du 5 juin. Jusqu’au 19 juillet, les visiteurs pourront connaître les multiples facettes d’une expérience artistique qui a traversé tout le XXè siècle, depuis la photographie de ses débuts jusqu’aux années 1980 où elle s’est affirmée comme paysagiste talentueuse. La fin de sa vie a en effet été marquée par l’influence de son environnement de vie, la région du Lubéron, sur une œuvre à (re)découvrir d’urgence !