Mise en scène par Jean Bellorini, l’adaptation théâtrale d’Eugène Onéguine de Pouchkine a débuté au Centre Dramatique National de Saint-Denis le 23 mars. Jusqu’au 20 avril, cette évocation de la jeunesse aristocratique de la Russie impériale est à découvrir sous une forme nouvelle.
Après avoir porté sur scène Les Frères Karamazov, Jean Bellorini continue son travail d’adaptation. Avec Onéguine, il a choisi un autre monument de la littérature russe. Le roman en vers, écrit dans la première moitié du XIXe siècle, demeure un sommet de la narration poétique.
La traduction du matériau original a été effectuée par André Markowicz. Un chantier colossal, qui a nécessité vingt-huit ans, et qui est dû, selon l’homme de lettres, à la richesse de l’œuvre aussi bien qu’à la métrique et la tonique de la langue russe.
Le dispositif de cette création a été étudié pour mettre la poésie au centre. En plus d’un aménagement bifrontal des espaces scéniques, des casques sont distribués au public, afin d’entendre d’une autre façon les accents rythmiques de la pièce, et d’avoir un sentiment d’intimité avec le texte.
La fidélité du metteur en scène, également directeur du Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, à ses équipes est également à l’œuvre dans cette création. Les cinq comédiens d’Onéguine sont ainsi les mêmes que les interprètes d’Un fils de notre temps, l’une de ses précédentes pièces.
Après Rabelais, Victor Hugo, Proust ou Dostoïevski, la nouvelle incursion de l’homme de théâtre dans l’adaptation de roman sera à découvrir jusqu’au 20 avril, avant d’éventuelles représentations hors les murs et une tournée probable.