À partir du 10 mai, et jusqu’au 15 juin, Un ennemi du peuple d’Ibsen sera donné au Théâtre de l’Odéon. Ce classique du dramaturge norvégien sera mis en scène par Jean-François Sivadier. Cette version a, au préalable, été créée au MC2 à Grenoble, en mars.
Un ennemi du peuple narre l’opposition entre deux frères, l’un, Peter, gérant un établissement thermal, l’autre, Tomas, s’occupant de la santé des curistes en qualité de médecin. Le jour où l’eau locale se retrouve contaminée. Le docteur et l’administrateur vont alors s’affronter, le premier souhaitant agir en toute transparence, le second ne voulant pas effectuer les travaux nécessaires. Peu à peu, les villageois commencent à prendre leur parti et à faire de Tomas un paria, un « ennemi du peuple »…
Comme Hedda Gabler, cette pièce s’inscrit dans toute la contemporanéité d’Ibsen. Pour Jean-François Sivadier, qui adapte l’auteur pour la première fois, le jeu et le corps sont les deux éléments qui lui ont permis d’articuler sa création. Tribune politique autant que théâtre de l’ambiguïté humaine, cette pièce renvoie au traitement accordé par la justice à certains lanceurs d’alerte, après l’irruption des scandales.
C’est Nicolas Bouchaud qui prête ses traits au personnage du médecin, accompagné de Vincent Guédon, dans le rôle de Peter et de Sharif Andoura dans celui d’Hovstad et de Jeanne Lepers dans celui de Petra. La nouvelle traduction de la pièce, signée Éloi Recoing, est parue chez Actes Sud en mars.