Loin des faussaires crapuleux comme les fameux époux Beltracchi, Stéphane Ducret propose, avec ses ateliers Real/Fake, qu’il donne à l’atelier Art Classe de Genève, une démarche pédagogique nouvelle. Le temps d’une séance, l’artiste conceptuel offre à tout un chacun l’occasion de reproduire des œuvres récentes. Un cours fun qui se double d’un authentique questionnement sur l’originalité.
Apprendre l’histoire de l’art moderne et contemporain en s’amusant, par le mimétisme et le fun : tel est le pari de Stéphane Ducret avec ses ateliers Real/Fake. Au moment où la question du faux dans l’art est devenue centrale (voir à ce sujet le livre Faussaires illustres d’Harry Bellet), l’artiste veut montrer toute la vertu de la copie pour apprendre les pratiques artistiques. Aplats de Jonas Wood, cartoons vulvaires façon Sue Williams et arts foutraques à la Beni Bischof se retrouvent ainsi au programme de ses cours, dispensés de manière hebdomadaire à l’atelier Art Classe de Genève.
Amusement culturel
Au cours des séances, les inscrits découvrent tout d’abord le contexte culturel des artistes à copier. Ecoute de musique, projections d’archives et autres supports pédagogiques sont ainsi utilisés. Une manière de décrire l’histoire de l’art contemporain de façon précise, avant de faire apprendre aux élèves les techniques d’exécution. Comme en témoigne Stéphane Ducret, le fait de partir d’une œuvre existante désinhibe. Les participants adoptent soit le comportement de copiste minutieux, soit tentent des choses originales à partir du canevas « imposé ». Interrogeant lui-même la notion d’originalité dans son travail personnel, le plasticien suisse a trouvé avec cet atelier de quoi contribuer à cette réflexion théorique tout en initiant un public varié aux joies de l’art. Il fallait y penser !