Adepte de la peinture spontanée, Soo-Kyoung Lee est à l’honneur ces jours-ci à la galerie rennaise Oniris, dans le cadre de l’exposition personnelle Yo I Tang. Toiles, œuvres sur papier et œuvres sur bois y sont présentées, révélant une polymorphie des textures et des motifs, tout autant qu’une liberté formelle remarquable.
D’origine coréenne, Soo-Kyoung Lee a fait ses études au Pays du Matin Calme avant de s’installer en France, nantie d’un master en littérature française. C’est à Bagnolet que la jeune femme, née en 1969, s’est établie pour travailler ses tableaux. Son trait se distingue par un usage immodéré des sous-couches, sous-motifs et autres sous-nuances : ses toiles composites sont ainsi recouvertes plusieurs fois, à l’aide de masse de couleurs vives souvent étalées à même un fond entièrement uni.
Dire que la peinture de Soo-Kyoung Lee relève de l’art abstrait est une évidence, mais son art va bien au-delà de cette simple constatation. Renvoyant les visiteurs à leur propre questionnements existentiels, les tableaux de Yo I Tang (onomatopée coréenne servant à donner un top départ) donnent aussi à voir l’impulsion, véritable moteur d’une peintre qui travaille sans préparation, comme face à un mur, et qui se lance avec abnégation dans la réalisation d’une peinture concrétisée. Elle peut même changer parfois de techniques au beau milieu d’une séance, passant d’une pâte riche à une peinture fluide, ajoutant au contraste des couleurs celui des textures. Une évolution côté matière qui se dédouble d’un jeu sur les supports, Soo-Kyoung Lee adoptant désormais de plus en plus la peinture sur bois pour amener du relief à certains éléments des tableaux. A travers le parcours de l’exposition, les visiteurs pourront saisir toutes ces subtiles nuances dans un enchaînement à valeur de rétrospective.
Jusqu’au 23 mars
Galerie Oniris
38, rue d’Antrain
35700 Rennes