En avril 2014, on découvrait, dans un état de conservation exceptionnel, dans un grenier de Toulouse, ce qui semblait être une toile du Caravage : une nouvelle version de Judith tranchant le cou d’Holopherne, un des thèmes de prédilection du célèbre maître. Pendant trente longs mois, des spécialistes ont débattu pour savoir s’il s’agissait effectivement d’un Caravage authentique, ou d’un tableau dû à l’un de ses disciples, Louis Finson en tête. Tant et si bien qu’il était impossible de vendre le tableau jusqu’en novembre 2018. Classé trésor national, ce nouveau Judith décapitant Holopherne n’a pas été acheté par l’État français et ses propriétaires actuels ont demandé l’obtention d’un certificat d’exportation qui leur a été accordé, afin de pouvoir vendre la peinture librement sur le marché.
S’il y a encore des doutes quant au véritable auteur de ce tableau, la toile, probablement exécutée à Rome entre 1604 et 1605, a tout de même une valeur marchande hypothétique de 120 millions d’euros. Le tableau sera présenté au public en ce début d’année et sera mis en vente au printemps prochain, à Toulouse, par le commissaire priseur Marc Labarbe. L’expert Eric Turquin est convaincu qu’il s’agit là d’un véritable Caravage. Les enchères risquent bien de décoller, tout comme les débats autour d’une oeuvre de toute façon remarquable.