Le projet est à la fois prometteur et ambitieux et vous aurez besoin d’un visa pour pousser les – différentes – portes de ce monde complexe. Mêlant théâtre, cinéma, performance ou encore architecture, DAU plante son décor dans l’Union Soviétique des années 50. Ce projet immersif nous vient du cinéaste russe Ilya Khrzhanovsky. Le point de départ de son scénario prend la forme d’un film où est reconstitué l’institut du physicien russe Lev Landau (dont la dernière partie du nom donne son nom au projet), prix Nobel de physique en 1962. L’installation se divise en plusieurs lieux dans la Capitale : au Théâtre du Châtelet, au Théâtre de la Ville – tous deux en vastes chantiers – ainsi qu’au Centre Pompidou.
Entre comédiens et mannequins de cire, la déambulation aux faux airs d’escape game se poursuit à travers les couloirs en travaux et les salles qui dévoilent, tour à tour, les décors troublants ou grinçants d’une époque soudain ressuscitée. Appartements communautaires, bar soviétique, sex shop et camps de prisonniers, vous voilà plongés dans un univers déroutant, à la rencontre de ses habitants. Outre ces installations, ce sont aussi des films projetés sur grand écran ou dans des cabines individuelles qui sont proposés aux visiteurs : en tout, 13 longs métrages et 700 heures de films ont été tournés pour le projet, dont une partie issue de la reconstitution de l’institut de Lev Landau comprenant 400 figurants censés vivre le quotidien soviétique des années 30 ou 60.
Si la promesse est alléchante, elle a malgré tout fait de nombreux déçus depuis l’ouverture de cette expérience hors norme. Les témoignages faisant état d’une organisation encore peu au point, d’une attente trop longue, de nombreux problèmes techniques et de prix trop élevés (de 35 à 150 euros pour l’entrée) supplantent largement ceux relatant l’intérêt de l’expérience elle-même. Séduit ou insatisfait, le mieux est encore de vous faire votre propre idée !
DAU
Théâtre du Châtelet, Théâtre de la Ville, Centre Pompidou
Jusqu’au 17 février 2019.
