C’est une exposition calligraphiée que prépare la BNF pour le printemps. Les Manuscrits de l’extrême, tel est son nom, va montrer au public, du 9 avril au 7 juillet, des manuscrits qui ont fait l’Histoire et ont été rédigés dans des situations exceptionnelles (folie, désespoir, passion, fatalité). Parfois, l’encre n’est autre que du sang et le papier, ce que l’auteur aura pu trouver pour rédiger son cri du cœur. Ce sont des notes d’André Chénier (ses derniers mots avant d’être guillotiné) du capitaine Dreyfus, de Guillaume Apollinaire, de Marie-Antoinette, de Napoléon Bonaparte ou encore de Nathalie Sarraute. C’est aussi le journal de Marie Curie après le décès de son mari ou des lettres d’Antonin Artaud et du Marquis de Sade.
Des personnages historiques ou littéraires bien connus de tous, mais aussi des anonymes dont les mots tragiques n’en sont pas moins emprunts de douleur et de poésie. Des soldats, des missionnaires, des prisonniers, des hommes et des femmes de la vie de tous les jours qui témoignent de leur destin hors norme. Tous ces textes recèlent une puissance émotionnelle extraordinaire, par l’urgence avec laquelle ces mots ont été projetés sur le papier. Quatre thèmes sont ainsi prévus pour cette exposition : la prison, la passion, le péril et la possession. Quatre thèmes qui ne laisseront personne indifférents et qui permettront au public de ressentir autant d’émotion que ces mots laissés pour la postérité.