L’artiste nancéienne, prix spécial du jury au 59ème salon de Montrouge, expose jusqu’au 23 février ses dessins ironiques et/ou tragiques à la galerie Laure Roynette, à Paris. Avec Redessiner le Soleil, la jeune femme se joue des entités supérieures comme des injonctions sociétales sans se départir d’une grande malice.
Depuis cinq ans, le travail de Louise Pressager connaît une attention médiatique grandissante. Il a notamment été exposé à l’occasion de la Biennale de la Jeune Création Européenne, au Drawing Now 2016 (dans la section « Now is our future », au Carreau du Temple), et, dans le cadre d’accrochages solo, au Palais de Tokyo ou à la galerie Octave Cowbell (Metz). Y ont notamment été explorés des thématiques qui sont aujourd’hui centrales dans son œuvre : la religion, la psychiatrie, le travail, la vie sociale, le rapport à la nature et à la culture…
Redessiner le Soleil, qui réunit ses dessins les plus récents, dit bien le côté multiple de la jeune femme : on y croise Jésus tenant un pain ensanglanté, un personnage se mirant dans une glace trop haute pour lui en s’élevant à l’aide de livres d’évaluation psychiatriques, un arbre embouti enjoignant un automobiliste de faire un constat, ou encore un bateau dessiné avec les symboles des trois grandes religions monothéistes… Avec ce mélange d’ironie existentielle (qui la rapprocherait d’un Chaval), de tragique surréaliste et de traits d’esprit formels (calembours, allographes…), Louise Pressager fait mouche, en restant fidèle à son trait : objets symboliques et « bonhommes » allégoriques s’y retrouvent d’exposition en exposition.
Dans le cadre de Redessiner le Soleil, l’artiste nous laisse par ailleurs entrevoir une autre facette de ses talents : un banc audio nous permet d’y écouter deux chansons dont elle est l’auteur et l’interprète. On ne dessine plus le Soleil et La Ritournelle du survivant accompagnent les dessins présentés et en ont tout l’esprit, en synthétisant le mordant et l’émotion dont ne cesse de témoigner sa maîtresse d’œuvre.