Après avoir sombré dans un relatif oubli, l’artiste Jean-Jacques Lequeu revient sur le devant de la scène, au Petit Palais, au cours d’une exposition qui lui est consacré jusqu’au 31 mars prochain. Considéré comme un « bâtisseur de fantasmes », il laisse derrière lui une œuvre graphique aussi étrange que singulière, qui a étonné plus d’un de ses contemporains. C’est que l’architecte avait certaines obsessions : des fabriques imaginaires, des labyrinthes, la quête de soi, qui doit passer pour cela par tout un dédale initiatique.
Plus de 150 de ses dessins sont ainsi montrés au public pour la première fois. Des temples, des grottes factices, des palais, des souterrains où l’animal le dispute à l’organique, où le sexe peut être cru ou fantasmé, où rien n’est conventionnel, dans une épure géométrique et précise, relevant d’une technique qui n’appartenait qu’à lui. Enfant de la monarchie, pris dans les rouages de la Révolution Française, du Premier Empire et de la Restauration, épris de libertinage et des Lumières, artisan autant qu’artiste, Jean-Jacques Lequeu demeure un dessinateur et architecte inclassable, en avance sur son temps. Une exposition réalisée en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France qui conserve la quasi-totalité de son œuvre. Sera-t-il enfin reconnu à sa juste valeur en 2019 ?