A partir du 12 février, et jusqu’au 2 juin, le Jeu de Paume accueillera une exposition rétrospective de la carrière de Florence Lazar. Entre photographies et vidéos, Tu crois que la Terre est chose morte… se concentre sur le penchant naturel de l’artiste pour la chose sociale.
Si l’œuvre la plus ancienne de cette présentation du travail de Florence Lazar remonte à 2000, cela n’est pas dû au hasard. C’est en effet à cette époque que cette jeune femme, née en 1966 à Paris, décide de se rendre en ex-Yougoslavie, accompagnée d’une caméra. Originaire des Balkans par sa famille, elle souhaite saisir l’enjeu social, et l’enjeu humain, de ce que la guerre de Bosnie puis du Kosovo a laissé aux habitants. Émerge alors dans son travail une voie documentaire, où la prise de parole des protagonistes devient la matière principale. Femmes en noir, tourné en 2002, montre ainsi les conséquences du conflit sous un jour tout à fait inédit, et par le biais de personnes à qui l’on ne tend jamais le micro. Dans Les Paysans, travail réalisé entre 2000 et 2007, elle se fait le porte-voix de Serbes dans un pays ravagé par dix ans de guerre.
Dans ses photos comme dans ses films, Florence Lazar n’a cessé depuis de porter son regard sur des espaces géographiques et des moments sociaux importants, que ce soit en effectuant ses recherches sur l’urbanisme à Montfermeil ou sur l’écologie dans les DOM-TOM. Tu crois que la Terre est chose morte… en témoigne, en se focalisant sur certains de ses travaux récents, comme Les Pierres, consacré là encore à l’ex-Yougoslavie, nombre de ses photos dédiées à l’histoire du militantisme, mais aussi à travers une création inédite, 125 hectares. Elle traite, dans cette dernière, d’un sujet récemment mis au jour dans la presse, à savoir l’exposition des populations de Martinique au dangereux pesticide « Chlordécone ». Une preuve, une fois encore, que pour Florence Lazar, il reste bien des causes à défendre et des voix à faire émerger.