Âgé de quatre-vingt treize ans, le peintre, poète et illustrateur Jean Cortot s’est éteint en fin d’année dernière. Il était notamment connu pour son usage de calligraphies et de messages textuels dans ses œuvres plastiques.
Il avait donné sa vie à l’art, et plus encore grandi dans ce domaine : fils du virtuose pianistique Alfred Cortot, il était né à Alexandrie en 1925. Choisissant des études en accord avec ses goûts, il avait notamment intégré la classe d’Othon Friesz à l’académie de la Grande Chaumière. Lauréat du Prix de la Jeune Peinture en 1948, il avait fait partie du groupe l’Echelle (autour de Busses, Patrix, Calmettes…) durant la guerre. Pendant des décennies, l’artiste va peu à peu suivre ses instincts et multiplier les formes. Ces paysages et natures mortes, souvent déclinés en nombreuses variations, auront peuplé les années 1950-1960.
Depuis son atelier à Montparnasse, il a longuement exploré les possibilités graphiques que lui offraient son imagination. Petit à petit, les lettres ont fait leur apparition dans ses toiles, et les calligraphies sont devenues elles-mêmes explicites à partir des années 1970, dans les fameux Tableaux-poèmes. L’homme avait également porté son art sur d’autres supports, dessinant des tapisseries d’Aubusson, des décorations murales et nombre d’illustrations pour de grandes œuvres littéraires écrites par Michel Déon ou Jean Giono. En 2001, au fauteuil d’Olivier Débré, il avait élu membre de de l’Académie des Beaux-Arts, en récompense d’une place prépondérante acquise dans l’art graphique français moderne et contemporain.