Entre la France et Sebastiao Salgado, c’est une belle histoire d’amour. Le photographe a eu droit à une rétrospective de son œuvre en 2014 et il était célébré à la Fondation GoodPlanet entre juin et décembre 2018, avec la présentation de 60 photos en grand format de son livre Genesis. Et depuis le 11 décembre, c’est au Musée de l’Homme qu’on peut le retrouver, pour l’exposition Déclarations qui présente une trentaine de clichés en grand format de l’artiste, dans le cadre de la célébration des 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme qui fut signée tout à côté, au Palais Chaillot.
« Je veux que mes photos informent, provoquent le débat » dit d’ailleurs Salgado et son vœu est exaucé avec les images qui ont été choisies, témoignant de la nécessité de défendre les droits d’une Charte universelle encore trop bafouée dans de nombreux pays de la planète. Tous les continents sont ainsi représentés sur ce qui englobe quelques 40 années de la carrière du photographe. Une vingtaine de pays sont ainsi mis à l’honneur, de l’Afghanistan à l’Algérie, du Soudan au Mozambique, de Hong Kong à la France. Des photographies toujours en noir et blanc d’une force et d’une singularité émouvantes, propres à l’œil à la fois critique et distant de Salgado qui, dans le témoignage qu’il livrait dans le documentaire qui lui était consacré, Le Sel de la Terre de Wim Wenders, avait fini par ne plus vouloir photographier les humains pour se consacrer à la nature et aux animaux. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit-là de clichés essentiels, à voir jusqu’au 30 juin 2019.