Le Japonais Daido Moriyama est l’un des photographes les plus reconnus de sa génération. Notamment parce qu’il est à l’origine d’une nouvelle manière de faire de la photographie, avec des clichés contrastés à l’extrême, recadrés, flous ou granuleux. Mais ce qui fait aussi sa particularité, c’est de se dire descendant direct des travaux effectués par le père de la photographie, Nicéphore Niépce. A tel point que l’artiste a chez lui, au-dessus de son lit, un agrandissement du Point de vue du Gras de Niépce. Exerçant professionnellement depuis plus d’une cinquantaine d’années, Moriyama a parcouru le monde et saisi des instantanés de toute chose, car pour lui, le contexte n’est qu’un prétexte. Il publie un livre intitulé Lettre à St Loup en hommage à Niépce et c’est tout naturellement que ce dernier, bien que mort depuis longtemps, lui rend hommage à son tour, dans le musée qui lui est consacré à Châlon-sur-Saône.
C’est ainsi que Un jour d’été, dédiée à Daido Moriyama jusqu’au 20 janvier 2019, revient sur le parcours du photographe sur les traces de Nicéphore Niépce, quand il s’est rendu en 2008 à Châlon-sur-Saône, afin de découvrir sa maison natale et toutes ses réalisations conservées dans le musée. Il dit alors avoir eu la sensation de voir à travers les yeux de l’inventeur. Il réalise une série de photographies lors de ce voyage initiatique, View from the laboratory, qu’il finalise en 2015, en allant voir aux Etats-Unis la photographie originale affichée au-dessus de son lit, Le Pont de vue du Gras, conservée au Harry Ransom Center, à Austin. C’est ce parcours émouvant d’un disciple sur les traces de son maître, devenu maître lui-même qui est donné à voir dans cette exposition. Magnifiquement éphémère.