C’est un drôle de virtuose qui, depuis le 4 décembre 2018, a pris ses quartiers à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris. Le photographe Robert Doisneau s’y expose jusqu’au 28 avril 2019 à travers plus de 200 photographies souvent méconnues autour du thème de la musique et réunies pour la première fois. Des clichés à travers lesquels le mage de l’image dévoile « le sens musical de l’imaginaire et de l’œuvre de photographe ».
Enfant des faubourgs parisiens, ethnologue du quotidien, Robert Doisneau n’a cessé d’arpenter les rues de la capitale et de ses banlieues, le Rolleiflex en bandoulière et le regard humaniste, afin d’enregistrer la « petite musique » urbaine de la ville Lumière. Tendre et bienveillant, il en a capté les rythmes et les nuances au gré de ses rencontres. Car derrière la musique, il y a évidemment les musiciens : des anonymes de la rue aux plus grands noms de la chanson française (Barbara, Brassens, Greco, Aznavour…) en passant par la faune des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. Résolument tourné vers l’avenir, Doisneau a également saisi sur leur lieu de travail des visionnaires tels que Pierre Boulez, Pierre Schaeffer, Henri Dutilleux ou André Jolivet. Le N&B jamais nostalgique, c’est lui encore qui, dans les années 1980-1990, ira à la rencontre de la nouvelle génération que sont les Rita Mitsouko, Négresses vertes et autre Renaud.
À la baguette de cette balade musicale, on trouve la commissaire Clémentine Deroudille, déjà responsable des excellentes expositions Brassens ou la liberté et Barbara. Clémentine qui par ailleurs n’est autre que la petite fille de Robert Doisneau. Quant à la mise en scène, on la doit à Stephan Zimmerli du groupe Moriarty qui signe également la bande-son originale de cette étonnante partition photographique.
Pour en savoir plus : www.philharmoniedeparis.fr/fr/exposition-doisneau-musique
