Depuis le 2 septembre dernier et jusqu’au 1er janvier 2019, Balthasar Klossowski de Rola (1908-2001), plus connu sous son nom d’artiste Balthus, a les honneurs de la cimaise à la Fondation Beyeler de Bâle. Une rétrospective aussi exceptionnelle qu’exhaustive.
Exceptionnelle parce qu’il s’agit d’une première en Suisse allemande. Et exceptionnelle encore car voilà plus de 10 ans que l’artiste n’avait pas été présenté dans un musée helvétique. C’est pourtant à Bern que le jeune Balthasar passe son enfance, avant de rejoindre Genève puis Beatenberg. C’est une Suissesse qu’il épouse en 1937, Antoinette de Watteville. C’est à Fribourg qu’il voit naître deux de ses fils. Et c’est au Grand Chalet de Rossinière qu’il finira ses jours. Autrement dit, entre Balthus et la Suisse, il y a toujours eu comme une évidence.
Exhaustive parce que l’exposition réunit pas moins d’une cinquantaine de peintures majeures, retraçant les différentes périodes créatrices de l’artiste. Et pour toutes les réunir, un fil rouge : son chef d’œuvre monumental, Passage du Commerce-Saint-André, débuté en 1952 et achevé en 1954 en Bourgogne, dans son château de Chassy. Un tableau qui concentre à lui seul toutes les agitations et obsessions artistiques de Balthus.
Porté au pinacle par certains, cloué au pilori par d’autres, Balthus est, pour tous, ce peintre nimbé de mystère et à l’art complexe, fascinant, déconcertant, insolent. Un artiste avant-gardiste, solitaire et quoi qu’on qu’en dise, l’un des grands maîtres de l’art du XXe siècle.
Pour en savoir plus : www.fondationbeyeler.ch/fr