C’est régulièrement que des pays réclament à d’autres la restitution d’œuvres d’art sensées leur appartenir. Dernièrement, ce fut le Cameroun qui réclama à l’Allemagne des objets d’art acquis pendant la période coloniale. C’est désormais le Bénin qui est au cœur de l’actualité, réclamant le retour au pays de quelques 26 œuvres, des prises de guerre de l’armée française en 1892, alors que le général Alfred Amédée Dodds, avait été missionné par George Clemenceau pour prendre la ville d’Abomey. Une libération dont avaient suivi des actes de violences et des pillages. Notamment d’œuvres de l’art classique béninois, éparpillés dans des collections en Allemagne, Autriche, Angleterre et en France, principalement au musée du Quai Branly. L’ambassadeur du Bénon estime d’ailleurs que 90% des objets patrimoniaux de son pays sont conservés en France.
La plupart de ces œuvres ont été acquises avec des papiers officiels. Mais d’autres ont des origines plus litigieuses, ce qui nécessite un vaste inventaire. C’est là qu’est entrée en jeu l’association du Cran ou Conseil Représentatif des Associations Noires en 2013, avec une vaste opération de communication pour la restitution des biens dont l’acquisition lui semble douteuse. Jusqu’à intervenir directement auprès du nouveau président de la République élu, Emmanuel Macron. L’Elysée a ainsi annoncé le 23 novembre dernier que 26 œuvres réclamées par le Bénin seraient ainsi restituées prochainement, comme il s’y était engagé en 2017. Reste un autre problème : le Bénin possède-t-il des musées suffisamment bien entretenus et aux conditions optimales de conservation pour accueillir ces œuvres ?
