Une nouvelle condamnation pour Jeff Koons, qui commence à en avoir l’habitude… Poursuivi quatre fois pour contrefaçon, condamné trois fois (la dernière, c’était en mars 2017, pour la sculpture en porcelaine Naked, reconnue contrefaçon de la photographie Enfants de Jean-François Bauret), Jeff Koons est retourné devant les tribunaux, accusé cette fois par Franck Davidovici, d’avoir contrefait sa publicité pour la collection « Fait d’hiver » de la marque Naf-Naf qui avait eu lieu en automne-hiver 1985. En effet, la sculpture en porcelaine datée de 1988, également intitulée Fait d’hiver, où l’on peut voir un cochon et un pingouin venant porter secours à une femme évanouie dans la neige, ressemble de manière troublante à la mise en scène qu’avait effectuée Davidovici trois années auparavant. Un plagiat purement et simplement, pour l’avocat de ce dernier.
Pourtant, la sculpture a vécu plusieurs années sans être inquiétée… Elle a été présentée au public dans une galerie de New York dès 1988, a été exposée dans le monde entier pendant près de vingt-cinq ans, dont en 2014, lors de la rétrospective consacrée à Koons au Centre Pompidou. Elle s’était même retrouvée dans différents ouvrages artistiques et avait trouvé preneur en 2007 chez Christie’s pour la somme de trois millions de dollars, acquise par la Fondation Prada. C’est en 2014 pourtant que tout bascule, quand Franck Davidovici découvre l’œuvre. Il va jusqu’à demander qu’elle soit retirée de la rétrospective du Centre Pompidou (ce qui lui fut accordé) et il a assigné en justice à la fois le musée, l’artiste, sa société, l’éditeur Flammarion qui venait d’éditer un ouvrage reproduisant la sculpture et la Fondation Prada, propriétaire de Fait d’hiver. 300 000 euros de dommages et intérêts ont été demandés au Tribunal de Grande Instance de Paris, ainsi que la confiscation de l’œuvre. Le jugement a été rendu le 8 novembre dernier, condamnant l’artiste, sa société et le Centre Pompidou a une amende de 135 000 euros. En revanche, la confiscation a été refusée. Une demi-victoire pour l’art.