C’est l’un des photographes français les plus célèbres et emblématiques. Willy Ronis, qui a vécu 99 ans, est l’un des premiers à faire ce que l’on a qualifié de « photographie humaniste », n’ayant de cesse de traquer les petits détails du quotidien, des Amoureux de la Bastille (sorte de pendant au Baiser de l’hôtel de ville de Doisneau) au Café de France, L’Isle-sur-la-Sorgue montrant des gens attablés sur une terrasse, en passant par L’Enfant à la baguette, avec un petit garçon en culottes courtes, emportant dans ses bras une baguette de pain plus grande que lui. A chaque fois, un regard du photographe plein de malice et d’empathie, réussissant toujours à provoquer chez celui qui observe, une émotion, une réminiscence d’un souvenir perdu.
A l’âge de 75 ans, Willy Ronis décide de se replonger dans tous ses clichés en noir et blanc, tous ces hommes, femmes, enfants et même chats qui ont émaillé ses photographies qui ont fait de lui un photographe à la renommée internationale. Il y confectionne ce qu’il qualifie de testament photographique, même s’il ne s’arrête jamais de capturer l’impalpable de son appareil. Car l’exposition issue de cet essentiel selon lui, ces six albums qu’il a préparés pour l’après, on y retrouve des photographies allant de 1926 à 2001. Elles sont présentées actuellement et jusqu’au 2 janvier 2019, au Pavillon Carré de Baudoin dans le 20e arrondissement de Paris, en partenariat avec l’Agence Photographique de la Rmn-Grand Palais. Outre ces 200 photos encadrées, le public peut découvrir des albums à feuilleter et des bornes interactives pour apprécier l’ensemble du travail de Willy Ronis. Il serait dommage de passer à côté. D’autant que c’est entrée libre…
Pavillon Carré de Baudoin, 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris. Du mardi au samedi de 11h à 18h.