A l’occasion de la réouverture du centre pénitentiaire de la Santé située dans le 14e arrondissement, le CentQuatre Paris propose une exposition qui lui est consacrée jusqu’au 6 janvier 2019, à travers les photos de Mathieu Pernot qui, des clichés de la destruction du bâtiment initial, a décidé d’en faire un récit sur l’enfermement. Il faut dire que la Santé est la prison emblématique de Paris, elle qui a accueilli des prisonniers particulièrement célèbres, du poète Guilllaume Apollinaire au gangster Jacques Mesrine. Mais l’année 2015 marque l’arrêt de… la maison d’arrêt, afin d’être entièrement réhabilitée. C’est là qu’intervient Mathieu Pernot qui en photographie la destruction.
Son but, comprendre comment la prison peut produire des formes et des idées qui lui seraient propres. Comment exister quand on vit enfermé 24h sur 24, comment continuer de s’inscrire dans un monde extérieur qui continue sans soi. L’artiste a décidé de montrer cette prison de l’intérieur, de son vécu, de celui de ses prisonniers, des traces qu’ils ont laissées sur les murs de leurs cellules. Sous la forme d’un documentaire, l’exposition présente ainsi des clichés d’une prison éventrée, vide, mise à terre, de cellules vides et dont les portes seront ouvertes à jamais. On retrouvera également un film sur le bâtiment en lui-même, un autre sur la démolition de la prison, des mots écrits par des détenus ou des peintures qu’ils auront réalisées au cours d’ateliers d’art plastique, ainsi que différentes cartes du monde, seul lien qui pouvait leur rester avec l’extérieur…